lunes, octubre 09, 2006

Hojeando El Quijote de Bruselas

Hojeando El Quijote de Bruselas

Permalink 09.10.06 @ 19:53:00. Archivado en El Quijote, Hispanobelgas

Escribía yo aquí mismo el 27.12.05:

No quiero olvidar el deciros algo muy importante: don Quijote visita perpetuamente el "Nacimiento" de Europa en Bruselas, puesto que sus aventuras se conocen aquí desde el año 1607, en la mejor edición de la época hispano-flamenca que lo vio nacer, y que el grupo escultórico que yo os muestro es bastante anterior a la entrada de España en la Unión Europea.

En cierta manera don Quijote nos preparó la entrada en la Europa solidaria actual, no poniendo una pica en Flandes, sino saludando amistosamente con mano franca y abierta, a la manera del entrañable Cervantes.

Esto es muy importante tanto para mí, como gran amigo de Cervantes, autor del Quijote, como para todos vosotros, a quienes he intentado explicar, durante todo este año quijotesco 2005, que la suprema genialidad de Cervantes, en cuanto creador del Quijote, es el habernos invitado a todos a ser autores de nuestra propia escritura, participando creativamente en la suya, a título de ensayo de la nuestra propia de cada uno.

Si yo he participado quijotescamente en esta aventura de bloguero, y pienso seguir participando, es porque la considero como una de las mejores posibilidades que el ser humano haya tenido en la historia de escribir leyendo y de leer escribiendo la aventura de su propia vida, inseparable de la aventura arriesgada y diaria del vivir de todos sus hermanos humanos.

Diez meses después de haber escrito este texto, con el cual echaba un vistazo al trayecto recorrido durante el año 2005, escribo este otro, cuya intención es preparar el trayecto que recorreremos juntos, para celebrar dignamente durante el año que viene la proyección europea e internacional de El Quijote.

El hecho histórico que nos incita a celebrar de manera especial este nuevo año conmemorativo es que en 1607 apareció en Bruselas la cuidadísima edición de Velpius, que los estudiosos universitarios consideramos unánimemente como la primera edición crítica de El Quijote.

Insisto en recordar que esta magnífica edición apareció a poquísima distancia temporal de la princeps madrileña y que su prestigio fue tal, que tanto las edidiones castellanas posteriores como las diferentes traducciones o bien se apoyarían totalmente en ella, como sucedió con la traducción inglesa, o al menos la tendrían muy en cuenta, para incorporar sus innegable mejoras editoriales.

Como editor actual tanto de "El Quijote para citarlo" como de "El Quijote de Bruselas" y del "Taller cervantino del Quijote" tengo el placer de citar varios pasajes de la biografía de Cervantes escrita por Navarrete, donde este biógrafo pone de relieve la importancia de las ediciones de Bruselas en la historia editorial del Quijote.

Primera parte de El Quijote de Bruselas, por Roger Velpius, impresor de SS. AA.- Año 1607.- Un tomo en 8.º

El privilegio por seis años a favor de Velpius está expedido por los Sermos. príncipes Alberto e Isabel Clara Eugenia en Bruselas a 7 de marzo de 1607.

Segunda parte de El Quijote de Bruselas,por Huberto Antonio, impresor jurado.- Año 1616.- Un tomo en 8.º

Los serenísimos príncipes Alberto e Isabel Clara Eugenia, duques de Brabante, dieron privilegio en su consejo de Bruselas a 4 de febrero de 1616 para que dicho impresor pudiera imprimir por espacio de seis años esta II parte del Quijote. Solo omitió en los principios la aprobación del licenciado Márquez Torres. En Bruselas, por Huberto Antonio, impresor jurado.- Año 1616.- Un tomo en 8.º

La obra completa de El Quijote de Bruselas: Vida y hechos del ingenioso hidalgo don Quijote, etc.-, por Juan de Mommarte, impresor.- Año 1662.- 2 tomos: 8.º

Esta es la primera edición en que además de otras alteraciones, hallamos variado aun el mismo título de la obra; pues habiéndole dado Cervantes con mucha propiedad el que se lee en las ediciones primeras, en todas las posteriores a ésta se conservó el de Vida y hechos etc., título tan impropio y ajeno de esta fábula, como si a la Odisea de Homero, se la intitulase Vida y hechos del prudente Ulises, según lo advirtió la academia en el prólogo a la edición de 1780, corrigiendo este error y otros no menos groseros y notables.

También fue esta edición de Bruselas la primera que se hizo con estampas, como lo declara el impresor en la dedicatoria a D. Antonio Fernández de Córdoba, teniente general de la caballería en los estados de Flandes; pero es preciso confesar que el buril es tosco, y los dibujos carecen de la propiedad de los trajes, y del carácter peculiar de los personajes que representan. El privilegio a favor de Mommarte para imprimir esta obra en español y en otras lenguas por doce años, está fecho en Bruselas a 4 de setiembre de 1660.

Gagnants et perdants du tourisme 2/2

Gagnants et perdants du tourisme 2/2

Permalink 07.10.06 @ 08:30:00. Archivado en Hispanobelgas, Turismo

Economie politique du tourisme : libéralisation et condition des femmes

Mariama Williams

Le tourisme occupe une place centrale dans les négociations internationales en vue de libéraliser le marché des services. Par son poids économique et les recettes qu’il génère, il est présenté comme une opportunité pour les pays les moins avancés, qui avec l’expansion du tourisme de masse pourraient devenir des destinations prisées. Selon cette approche qui oriente les processus de libéralisation du secteur, notamment dans le cadre de l’AGCS, le développement du tourisme amène croissance et prospérité, crée de l’emploi, augmente les salaires, favorise l’épargne, attire les investissements, facilite le transfert de technologie… La faible marge de manœuvre des pays pauvres dans les négociations, leur dépendance vis-à-vis des investissements étrangers, leur incapacité à maîtriser les mécanismes de l’industrie touristique mondiale ne leur permettent pourtant pas de tirer réellement profit du secteur. L’approche dominante, qui n’envisage le tourisme que pour son impact macroéconomique, ne prend pas en compte ses externalités négatives sur les ressources naturelles, le niveau de vie des populations locales et en particulier sur la condition des femmes et l’égalité entre les sexes.

Expansion du tourisme mondial et alternatives éthiques

Françoise El Alaoui

Le tourisme est devenu le secteur d’activité le plus dynamique au monde en termes de croissance. Les flux de voyageurs sont en constante augmentation. Mais leur répartition reste largement inégale. Ils proviennent essentiellement d’Europe et d’Amérique du Nord, et dans une moindre mesure d’Asie, pour y rester ! Ces mêmes régions concentrent en effet la grande majorité des « arrivées » et des recettes. Maîtres des flux, les transnationales de l’industrie du tourisme rapatrient l’essentiel des devises que celui-ci génère de plus en plus dans les pays de destination du Sud. Dans ces régions, les effets négatifs du développement touristique sont multiples : déplacements de populations, travail forcé ou sous-payé, marchandisation des cultures, augmentation des prix, exclusivité donnée aux touristes dans l’accès à divers services, tourisme sexuel… Les alternatives au modèle dominant visant à modifier les pratiques des différents intervenants du secteur sont-elles en mesure de renverser la tendance ? Durables, équitables, responsables ou éthiques, ces initiatives ne sont pas non plus à l’abri de dérives diverses et le rapport inégal entre « visiteurs » et « visités » reste prégnant.

Tourisme, mondialisation, consumérisme et développement durable en Asie du Sud-Est

Anita Pleumaron

Face au poids de la dette et au durcissement des conditions du commerce, de nombreux pays en développement se sont tournés vers le tourisme pour attirer devises et investissements. Des institutions multilatérales telles que la Banque mondiale et des organisations commerciales comme le Conseil mondial du voyage et du tourisme se sont donné pour mission de faire du tourisme une industrie planétaire. En Asie du Sud-Est comme ailleurs, son développement s’appuie sur la libéralisation du commerce international, la privatisation des patrimoines publics et la marchandisation des sociétés. La concentration du secteur et de ses bénéfices au sein d’entreprises transnationales, l’instrumentalisation et la détérioration de l’environnement et le développement d’une culture matérialiste hyperconsumériste au sein des nouvelles classes moyennes du Sud-Est asiatique en constituent les principaux corollaires. Les possibilités qu’a le tourisme de s’orienter réellement vers le développement durable dans le contexte économique et politique actuel n’ont de chance d’aboutir qu’à la condition que des changements structurels profonds soient réalisés dans le système mondial.

Tourisme rural en Afrique : concilier « authenticité », « qualité » et « rentabilité » ?

Mimoun Hillali

La double contrainte économico-culturelle contradictoire - « rentabilité » vs « authenticité » ; « adopter la norme » vs « figer la différence »... - à laquelle est effectivement soumis le « tourisme rural » en Afrique est à la fois caricaturale et délétère pour les dynamiques locales, dans chacune de ses deux dimensions. Les néotouristes, ces « anti-touristes » à la mode, en provenance des pays riches et qui entendent se distinguer du tourisme de masse, troquent périodiquement, moyennant finances, leur cadre de vie citadin, moralement stressant et matériellement confortable, contre des valeurs et des modes de vie apaisants, à savoir la simplicité d’une paysannerie agropastorale « archaïque ». Le besoin devenant marché, l’hôte rural du tiers-monde est tenu de s’adapter s’il espère en bénéficier : il sera sécurisant, propre et accueillant côté cour, traditionnel et dépaysant côté jardin. Le dogme libéral s’impose : « la qualité » (normes et méthodes) améliore la productivité et la productivité réduit la pauvreté. A quelles conditions le tourisme rural dans le Sud peut-il être autre chose qu’un créneau porteur à rentabiliser par les opérateurs du secteur ?

Biodiversité et logique du développement « par » et « pour » l’écotourisme à Madagascar

Bruno Sarrasin et Haja Ramahatra

Dans un contexte de restructuration de l’économie et de redéfinition du rôle de l’État, l’environnement dans lequel évolue le tourisme – particulièrement dans l’hémisphère Sud – pose d’importants défis aux gouvernements nationaux : quelles mesures prendre pour un développement durable et profitable aux populations locales ? La volonté de concilier croissance économique, lutte contre la pauvreté et protection de la biodiversité fait de l’écotourisme une stratégie de développement de plus en plus recommandée. Les « aires protégées » sont alors désignées comme le lieu idéal pour la mettre en pratique. La rareté de ces espaces et la soif des marchés pour des milieux naturels intacts commandent toutefois une grande vigilance dans leur utilisation. L’écotourisme peut-il effectivement bénéficier aux aires protégées, à la population rurale et à l’économie nationale ? A Madagascar, la logique néolibérale sous l’égide de la Banque mondiale, dans laquelle s’insère le développement « par » et « pour » l’écotourisme – à partir du parc national d’Isalo en particulier – ne sert pas les intérêts des majorités pauvres et n’offrent pas de réponses durables à la protection de la biodiversité.

Mondialisation et tourisme : mélange détonant pour les peuples indigènes

Raymond de Chavez

Le développement exponentiel du tourisme dans les pays du tiers-monde bénéficie de tous les égards des institutions financières internationales. Considéré comme un vecteur d’emplois et de richesses, le tourisme local n’a pu résisté aux logiques libérales de l’économie mondialisée, contenues dans des textes comme celui de l’Accord général sur le commerce des services. Les populations indigènes du tiers-monde, jusque-là épargnées par les activités touristiques traditionnelles, sont devenues les cibles d’un secteur en pleine expansion : l’écotourisme. Vanté comme alternatif et écologique, l’écotourisme est cependant loin d’être « durable ». Ses effets sont souvent dévastateurs pour les populations indigènes qui doivent supporter tout son poids sans réelle prise sur son développement. Evincées de leurs terres traditionnelles, perdant le contrôle et l’accès à leurs ressources naturelles, les peuples indigènes connaissent régulièrement la déchéance sociale à la suite de la pénétration du tourisme et de la commercialisation de leur culture. Ces populations deviennent ainsi de simples rouages dans une industrie pesant plusieurs milliards de dollars.

Tourisme au Mexique : modèle de masse, de l’étatisme au marché

Daniel Hiernaux

C’est tôt dans le 20e siècle que le Mexique a promu le tourisme international sur ses terres. Celui-ci, mis en œuvre par l’Etat, a enregistré une croissance constante durant plusieurs décennies, dans le cadre d’un système d’accumulation développementaliste de type fordiste, encouragé par la Banque interaméricaine de développement. Gros investissements, grands travaux d’infrastructures et retombées économiques significatives. La proximité des Etats-Unis, la fermeture de Cuba au tourisme suite à la révolution, la pénétration progressive des transnationales ont participé à l’expansion d’un tourisme de plage massifié et standardisé, calqué sur le modèle états-unien. La libéralisation du secteur à partir des années 1980 va confirmer la tendance et exacerber ses travers sociaux, économiques, culturels et environnementaux. Le secteur enrichit les multinationales et instrumentalise, voire pervertit, les réalités locales. La concurrence croissante des destinations à l’échelle mondiale et les évolutions qualitatives de la demande poussent à la diversification, mais les obstacles sont multiples et les possibilités de développement d’un tourisme réellement alternatif, maigres.

Tourisme dans les petits Etats insulaires en développement : quelle durabilité ?

Ranjan Solomon

Si la part du tourisme dans les économies des petits Etats insulaires en développement (PEID) des Caraïbes, de l’Océan indien et du Pacifique reste aujourd’hui très variable, elle croît partout rapidement. L’environnement économique mondial pousse la majorité d’entre eux à le considérer comme le moteur de leur développement, capable de doper la croissance économique, de créer de l’emploi et d’attirer des devises étrangères. Mais le « tout au tourisme » est loin d’être une panacée. Paradoxalement, ses retombées économiques dépendent grandement du développement d’autres secteurs d’activités, qui doit permettre d’éviter les fuites de devises et de limiter la dépendance à un marché extrêmement sensible aux changements d’humeurs de l’économie mondiale. Ses effets peuvent aussi être négatifs pour la population locale si rien n’est fait contre les pressions inflationnistes, l’exploitation de la main-d’œuvre, la marchandisation des cultures... En négligeant les dégâts environnementaux de l’expansion du tourisme, les PEID scient la branche sur laquelle ils sont assis. Il est urgent de s’attaquer à la mise en place de politiques de développement durable et équitable du tourisme.

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Expansion du tourisme: gagnants et perdants

Alternatives Sud

Dossiers Edités par le Centre tricontinental de Louvain-la-Neuve et par Syllepse, Vol. XIII / 3, Paris, 2006.