miércoles, octubre 20, 2010

Mécanismes à l’origine de l’obésité

 

"L’obésité est définie comme un indice de masse corporelle (poids (kg) / taille (m)²) supérieur à 30. L’obésité morbide est définie comme une indice de masse corporelle supérieur à 40 ou supérieur à 35 et associé à au moins une comorbidité (c’est-à-dire à une autre maladie).
Le nombre d’obèses a doublé au cours des 20 dernières années aux USA et en Europe. Il a même triplé en ce qui concerne le nombre d’enfants obèses. L’obésité affecte actuellement 32% de la population adulte aux USA, soit 72 millions d’habitants. Parmi ceux-ci, 11 millions, c’est-à-dire 5% de la population, ont une obésité morbide avec un indexe de masse corporelle supérieur à 40. Ce phénomène n’est pas limité aux pays dits de l’ouest; l’incidence de l’obésité morbide augmente de manière impressionnante également au Moyen Orient, en Asie du Sud Est, en Inde et même en Chine.
De gros risques Ces patients présentent des risques de morbidité qui incluent l’hypertension artérielle, le diabète, l’ostéo-arthrite, les maladies cardiovasculaires, l’apnée du sommeil, ainsi qu’une incidence plus élevée de cancers du côlon, de la prostate, du sein et de l’endomètre.
Aux USA toujours, on estime à 300.000 le nombre de décès par an, attribués à l’obésité. On évalue une diminution de l’espérance de vie située entre 2 et 5 ans pour les patients modérément obèses et entre 5 et 20 ans dans le groupe des patients présentant un indice de masse corporelle supérieur à 40."
Source : Il existe une obésité morbide
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Mécanismes à l’origine de l’obésité
ÉCHO DES LABOS de l'UCL
Un groupe de chercheurs de l’UCL a identifié un mécanisme impliqué dans le développement de la masse grasse au cours de l’obésité, en lien, notamment, avec la microflore intestinale.
Le Pr Patrice Cani (Louvain Drug Research Institute), en collaboration étroite avec le Pr Giulio Muccioli, a découvert que les micro-organismes de la flore intestinale jouent un rôle essentiel dans le développement des cellules graisseuses (adipocytes): ils les incitent à se multiplier et grossir.
Les chercheurs de l’UCL sont parvenus à démontrer que les bactéries intestinales contrôlent la production de substances appelées endocannabinoïdes au niveau de l’intestin et des adipocytes, et ce tant en situation normale qu’au cours de l’obésité. Ces interactions influencent fortement le microenvironnement de l’intestin et sa capacité d’agir comme une barrière face au passage d’endotoxines pro-inflammatoires (LPS) produites par certaines bactéries du microbiote intestinal.
Concrètement, l’équipe montre que l’expansion des graisses, l’inflammation et le diabète de type 2 observés chez les souris obèses sont directement liés aux variations de la composition de la microflore et, surtout, à la production d’endocannabinoïdes dans l’intestin et le tissu adipeux.
Les chercheurs doivent encore élucider la manière dont les micro-organismes intestinaux produisent ces changements métaboliques. Une piste serait que certains nutriments issus des bactéries agissent directement sur ces processus: l’équipe UCL montre dans cette étude que l’utilisation de prébiotiques modifie la microflore intestinale des souris obèses ainsi que leur système endocannabinoïde, permettant de restaurer la barrière intestinale, de diminuer l’inflammation et le développement de la masse grasse.
I.D.
Source: Revue Louvain, octobre-novembre 2010, n° 185, page 12.
Article complet dans la revue Nature : www.nature.com/msb/journal/v6/n1/full/msb201046.html

 

Permalink 20.10.10 @ 14:40:06. Archivado en Universidades, Educación, Ciencias biomédicas, Alimentación, Investigación fundamental