jueves, septiembre 22, 2011

"Eloge de la folie universitaire" par Bruno Delvaux, recteur de l'UCL

 

 

Quels sont nos principes à l'UCL dans la gestion du présent et la fondation du futur universitaires ?
Permettez-moi d’en identifier trois qui m’apparaissent majeurs dans la gestion du présent et la fondation du futur :
1) La liberté académique et la pensée critique.
2) L’autonomie des universités et la liberté d’association.
3) Le lien irréductible entre l’enseignement et la recherche.

Extraits du Discours de rentrée académique du Recteur Bruno Delvaux
Louvain-la-Neuve, le 19 septembre 2010
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Image: Erasme de Rotterdam ( Rotterdam 1466?-Bâle 1536 ), figure majeure de l'humanisme chrétien, Erasme fut cet inlassable défenseur des libertés, militant de la paix et porteur d'une vision de l'Europe de la culture qu'il tenta vainement d'imposer dans un contexte marqué par le bellicisme et les troubles réformistes.
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1) Le premier principe est la liberté académique et la pensée critique. La liberté académique n’est pas un but en soi. Elle permet aux universités de servir le bien commun par l’acquisition de connaissances nouvelles et leur dissémination au plus grand nombre. Par définition, elle est exercée de manière indépendante et critique. Dans ce cadre, la League of European Research Universites (LERU) considère que la liberté académique recouvre trois aspects :
Tout d’abord, le droit individuel de chaque membre de la communauté académique à exercer de manière critique la liberté d’étudier, d’enseigner, de chercher, d’informer, de s’exprimer et de publier, en ce compris le droit à l’erreur, le doute faisant partie de la science.
Ensuite, au niveau institutionnel et dans ses composantes, les facultés, les instituts, les centres, les groupes de recherche, les chaires… ; l’institution et ses composantes ont le droit et le devoir de préserver et promouvoir la liberté académique dans la conduite de leurs activités tant internes qu’externes.
Enfin, l’obligation pour l’autorité publique de respecter et protéger la liberté académique et de prendre les mesures adéquates pour assurer la jouissance effective de ce droit et le promouvoir.
Concernant ce dernier point, il est intéressant d’observer que certains états ont inscrit la liberté académique dans leur constitution. De manière plus générale, les états qui financent massivement leurs universités, à hauteur de plus de 3% de leur produit intérieur brut ! (la moyenne européenne est de 1.3%), sont paradoxalement ceux qui se mêlent le moins de l’organisation de leur paysage universitaire et de la gestion interne des universités, ce qui attire les fonds privés.
2) Le deuxième principe qui nous inspire est l’autonomie des universités et la liberté d’association. Toute perte d’autonomie réduit la liberté académique, la liberté de choix des partenaires pour concevoir et réaliser un projet commun. L’autonomie responsabilise. Elle permet à toute université responsable de gérer sainement le subside public qui lui est confié, d’en rendre compte et d’assumer ses choix stratégiques. Elle nous permet d’investir dans le rêve ; de porter l’idéal académique tout en assurant une gestion saine.
3) Le troisième principe réside dans le lien irréductible entre l’enseignement et la recherche. Certains Etats ont découplé de manière structurelle l’acquisition des connaissances nouvelles de la formation universitaire. Ils en mesurent les effets néfastes et tentent de remédier aux conséquences de cette séparation. Dans une prise de position récente, la Conférence des recteurs francophones, le CRef, a rappelé avec force que « la recherche est un élément structurant de l’enseignement universitaire. Non pas que de la recherche ne puisse être conduite en dehors de l’Université, mais parce que l’enseignement à l’Université y puise sa spécificité. ».
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Erasme, auteur de " L'éloge de la folie", par Publius-historicus
Plan :
1- Formation d'un humaniste chrétien (1466-1504)
2- Citoyen du monde (1504-1517)
3- Dans la tourmente : Luther/Erasme (1517-1529)
4- Le retrait du monde (1529-1536)

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