miércoles, mayo 29, 2013

LA FEMME (Regard de vieux) ° José-María de Llanos SJ, 1981, inédit.


  

Quelques jours avant la parution de “Azul y Rojo“, biographie de José-María de Llanos, jésuite qui milita comme prêtre engagé dans les deux Espagnes, la bleue et la rouge, et opta pour le quartier le plus pauvre de Madrid, depuis le 24 décembre 1955, notre Ami Pedro-Miguel Lamet, Auteur de ce lumineux récit, nous offre cet article de José-María de Llanos SJ, destiné à son entourage le plus proche et resté inédit pour le grand public jusqu’à maintenant.
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LA FEMME (Regard de vieux) ° José-María de Llanos SJ, 1981, inédit.
Et, vieux, il ne “la connut” pas, comme dit le Livre, bien sûr il l’a aimée, mais hier et de loin, alors il y a une perspective, mais à peine plus. C’est-à-dire, probablement il devine juste, parce que les hommes qui exercent ou ont exercé mettent tellement d’obscurité dans leur passion…
La Femme comme centre de l’humanité, comme sa progénitrice et son fondement, defenseure et “futuritrice” de ce que nous appelons société humaine ? Je dois l’expliquer parce que, comme je le dis, cela peut paraître exagéré. Et non, la marque de son centrisme et “socialitisme” est à comparer à celle de l’homme. En résumé, si lui a inventé ce qui lui plaît vraiment, toute guerre et ses différentes formes (depuis Abel et Caïn jusqu’à aujourd’hui), elle a avancé dans l’accouchement non seulement d’enfants, mais de société, de collectivité humaine où on se comprend et travaille ensemble. La femme est ce qui est social, l’homme ce qui est belliqueux.
De là et de ses racines – la femme engendre, l’homme viole -, de là, avec la femme nous est arrivée la paix, et la compréhension entre les humains, et avec l’homme la guerre et ses dérivés comme la politique. La femme sait embrasser, l’homme mordre. Et comme celui qui mord est celui qui gagne le plus facilement, dans l’histoire le parcours du matriarcat a duré très peu, celui du machisme presque toujours, à cause du pouvoir, qui est plus que la force, à cause de l’ambition, qui est plus que conduire le rythme de la vie.
La femme n’a presque jamais commandé, mais elle a toujours pu s’en passer, et précisément parce qu’elle n’avait pas cet objectif du tout-pouvoir qu’ambitionne l’homme.Elle a avancé en pouvant parce qu’elle n’était pas le Pouvoir; cette contradiction apparente cerne le mystère des relations entre l’homme levé, passionné, autoritaire, et la femme “attendante”, attachante et prête à tout.
Et pour cela aussi belle. Toute femme, à un niveau ou un autre, est plus belle que l’homme et non seulement corporellement, mais aussi psychiquement. Sa beauté est comme la vengeance de la nature contre le pouvoir masculin. Et c’est curieux, dans je ne sais combien d’espèces le beau est le mâle, avec plus de plumes et de couleurs, et la femelle se limite à engendrer. Dans l’espèce humaine au destin particulier presque toute la beauté s’est centrée dans celle qui devait faire ce que ne font pas les espèces inférieures : société, soins, étreinte.
La beauté de la femme a donc son charme social et grâce à elle (parce que les hommes, plus “malins” peut-être, mais moins fins, plus sexuels mais moins sensibles, les hommes possèdent un autre charme plus idiot), grâce à elle nous pouvons jouir d’une espèce qui progresse au lieu de se disputer, ce qui au fond nous plaît de mille façons, à nous les pantalons à lignes.
La femme mère et inventeure de société, et pour cela belle, attirante (elle attire tout le monde et pour cela donne lieu d’abord à la tribu, à la fin à la métropole), la femme centre d’une histoire qui a tourné mal à cause de ce malheureux machisme, l’homme qui conduit la destruction à la hache ou aux missiles pendant qu’elles sont à la quenouille ou aux baisers.
Et elle souffre plus, elle doit souffrir plus, étant donné la difficulté de sa tâche et son dépouillement et son envie de faire une famille, un couple, n’importe quoi mais sans morsures. La femme commence à souffrir dans ses règles, dans ses accouchements elle souffre plus, elle mérite alors que l’homme compatisse, ce qu’il essaie de faire maladroitement et finalement il ne souffre pas parce que le pouvoir le drogue et c’est seulement en s’efféminant qu’il s’approche du règne de la souffrance, qui est celui de la femme, féconde, larmoyante, tendre et armée de son dépouillement.
Il n’y a pas de révolution plus sérieuse et définitive que celle qui ferait que la femme soit non seulement égale à l’homme en droits mais aussi préséante en rôle.
Ah ! il y en a aussi qui sont laides et bêtes. Naturellement, l’homme aime tellement le pouvoir qu’il a réussi parfois cet intermédiaire insipide de la femme qui lui ressemble et qui, n’ayant pas réussi tout à fait à lui ressembler, est bête. Ce sont des exceptions douloureuses.
Source : Un inédito del Padre Llanos sobre la mujer, El alegre cansancio, El blog de Pedro Miguel Lamet.
 
 
18:03 Écrit par SaGa Bardon dans ActualidadReligiones | Lien permanent | Commentaires (0) | Envoyer cette note | Facebook |

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